Opinions

publié le jeudi 26 nov. 2015

Article: Investir contre l’exclusion sociale

Article paru dans le quotidien économique et financier L'AGEFI

L’immersion dans les bidonvilles d’Afrique permet de réarticuler les activités financières par rapport à la dimension économique.

Je suis parti au Kenya le lendemain des attentats de Paris. Accompagné, j’ai pu visiter l’un es trois bidonvilles de la capitale Nairobi. L’un de ceux-ci n’est autre que le quartier de Kiberia. Une zone qui s’étend sur 256 hectares, en plein centre de la capitale. Près d’un million d’habitants avec une croissance estimée à près de 17% par année. Une densité de 8 à 9 personnes par chambre. En passant au travers de ruelles étroites d’à peine un mètre de large, on y croise les enfants qui vous regardent avec un sourire éclatant, des femmes d’une grande élégance, des personnes qui travaillent à la lueur d’un rai de lumière qui se fait un passage au gré des toits de tôle ondulée et d’autres qui s’occupent tant que ce peut. La précarité est partout avec des toilettes et douches communes pour des centaines de personnes, des amoncellements de déchets dans les canaux d’eau et la rivière qui traverse la zone. Une association se bat pour une école qui se doit de donner une chance aux enfants. Celle-ci réussit à leur apporter la connaissance, mais l’État refuse d’octroyer un certificat final d’étude, ce qui leur interdit l’accès au niveau secondaire. Une cour de récréation dérisoire d’à peine 90m2 pour une centaine d’entre eux. Les bidonvilles sont des no man’s land que côtoient au quotidien tous ceux qui passent, locaux, hommes d’affaires et touristes, le long des routes principales pour se rendre au centre-ville développé. Nous avons visité des microentrepreneurs, des microbanques qui, chaque jour, travaillent pour faire sortir de l’exclusion sociale ceux qui en ont la capacité, la volonté, au travers de la création de micro-entreprises, de développer et participer à une vraie économie réelle. (...)

Article paru le 26 novembre 2015



[